Quatre thématiques de recherche issues des questionnements, sont développées par les chercheurs de l'UMI Résiliences:

• Vulnérabilité et Résilience des Socio-Ecosystèmes (VRSE) met l’accent sur l’observation et l’analyse des dégradations des ressources naturelles et plus généralement des écosystèmes sous l’effet de l’action humaine, des politiques publiques ou du changement climatique, dans un contexte marqué par d’importantes inégalités d’accès à la ressource. Elle permet également d’analyser les réponses adaptatives des populations et en retour les effets sur les ressources et les écosystèmes impactés. Les détériorations environnementales ne sont pas indépendantes des fragilisations qui se développent en parallèle au sein des sociétés. Le lien étroit entre vulnérabilité environnementale et vulnérabilité socio-économique fait que les solutions de mitigation mais aussi d’adaptation aux variations climatiques constituent une priorité de recherche.
  L’analyse des modes de vie et des moyens d’existence des communautés, d’une part, de l’état des richesses naturelles exploitées et de leur renouvellement, d’autre part, peut alors être menée en faisant référence à un environnement social, politique et climatique. Ceci permet d’identifier des indicateurs pertinents, de décrire les processus co-évolutifs entre nature et société et de conforter la notion de socio-écosystème.

• Vulnérabilité et Résilience des Sociétés  (VRS) est centré sur les dynamiques sociales et économiques. Au-delà de l’étude des stratégies de réponse aux chocs et d’adaptation aux variations environnementales, cette thématique doit conduire à l’identification des conditions d’un développement qui soit « socialement durable », c’est-à-dire un développement économique qui ne s’accompagne pas systématiquement d’une croissance des inégalités et qui ne génère pas de « trappes à pauvreté ».
  L’observation régulière des ménages, de leur niveau et conditions de vie, permet d’évaluer le niveau de pauvreté et l’étendue des inégalités socio-économiques. La mesure de la pauvreté, comme celle des inégalités, s’opère sur une base multidimensionnelle, pour tenir compte des opportunités offertes, des droits d’accès à ces opportunités et de la façon dont les ressources sont utilisées pour améliorer les capacités des ménages et des individus (ou « capabilités » au sens de A. Sen, 2009). L’attention est portée sur le fait que les inégalités dans l’accès aux ressources se répercutent dans la formation des inégalités de capacités entre ménages (Bourguignon 2008) et entre individus (ex : inégalités de genre).

• Dimension Éthique pour une Politique de renforcement de la Résilience  (DEPoR) traite des normes éthiques et des valeurs partagées, souvent peu ou pas explicitées, qui les sous-tendent, et que l’on retrouve dans les décisions de tous les acteurs du développement. Leur appréhension, dans le cadre d’une éthique positive, permet de comprendre les fondements de certaines trajectoires de vulnérabilité prises par les sociétés et d’examiner la cohérence et les chances de succès des actions publiques (ONG) ou des politiques publiques (État) déployées en tant que remédiation.
  Des enquêtes spécifiques sur les valeurs, sur la gouvernance, sur l’empowerment, permettent de proposer des analyses utiles aux concepteurs de politiques publiques car elles permettent, sur la base d’une reconnaissance de principes de justice partagés, d’éviter le déclenchement de crises graves pouvant conduire à des situations irréversibles (éclatement d’un pays, destruction totale d’un écosystème, etc.), et de guider les sociétés vers un chemin de développement socialement durable.

• Méthodes: Observatoires et Modèles  (MOM), est d’ordre méthodologique et est associée aux trois thématiques précédentes. Elle propose des outils pour une observation fine des dynamiques socio-environnementales et pour permettre une analyse approfondie des comportements et des valeurs. Cela concerne autant la mise au point de techniques particulières utiles à chacune des trois hématiques précédentes que la recherche d’une formalisation de la problématique d’ensemble de l’UMI. Un effort conceptuel est ainsi fait pour expliciter la notion de « Résilience » en termes économique et social et pour mettre au point les indicateurs qui permettent de la mesurer.
  Un accent tout particulier est mis sur les observatoires comme instruments d’investigation et d’analyse de la vulnérabilité et de la résilience des systèmes naturels et humains, en s’interrogeant sur leur double rôle de producteur d’information et de médiation entre acteurs du développement. L’utilisation de méthodes d’analyse typologiques et factorielles, de méthodes inférentielles diverses, de modèles à variables latentes pour mesurer des capacités, ouvre des voies nouvelles dans la modélisation des comportements et dans le processus d’identification des indicateurs.